Habitat Ecologique

La tiny house : l’avenir de la maison écologique ?

Par Barbara Warin , le 26 septembre 2022 , mis à jour le 26 septembre 2022 - 4 minutes de lecture
tiny house

Une tiny house, littéralement « minuscule maison » dans la langue de Molière, est un concept décidément dans le vent. Écologique, économique, cette micro-maison a en effet tout pour plaire. Encore faut-il en maîtriser tous les tenants et aboutissants.

Tiny house : définition et historique

La tiny house est donc une construction qui a la forme d’une maison, mais la taille et le châssis d’une roulotte. Ce concept hybride d’habitation mobile est apparu aux États-Unis en 1929, lors de la crise majeure que le pays connut alors. En 2007, ce type de construction fait un retour en force après une autre crise financière d’envergure : la crise des subprimes. La motivation était alors avant tout pécuniaire, ce concept permettant de devenir propriétaire « d’un toit » à moindre coût, et sans nécessairement disposer d’un terrain.

Depuis, bien que le faible coût de revient de la tiny house est souvent un argument majeur pour son acquisition, cette maison d’un nouveau genre a séduit les personnes adeptes d’un mode d’habitat alternatif et écologique. En effet, le bilan carbone proche de zéro de la construction de cette maisonnette sur roues associé à la mobilité et l’autonomie qu’elle procure donne un autre sens à la notion de propriété.

Tiny house et réglementation

Auparavant assimilé d’un point de vue réglementaire à la caravane, la tiny house a changé de catégorie en 2014, lorsque la loi ALUR (ou loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) a été promulguée. En effet, cette loi révolutionnaire sur plusieurs plans a donné une véritable existence juridique à certains habitats dits légers, à savoir les roulottes, les yourtes… et bien sûr les tiny houses ! La tiny house est certes nomade par nature, mais rien n’empêche de la fixer au sol. C’est d’ailleurs le choix de nombreux propriétaires de ces maisonnettes qui sont en passe de modifier de façon significative le paysage immobilier français.

tiny house

Sous couvert de modifications ultérieures, la tiny house est ainsi soumise à la même réglementation que les habitations dites « normales »…  Ainsi, pour une tiny house disposant d’une empreinte au sol de moins de 20 m2, il n’est pas nécessaire d’un permis de construire : une simple déclaration préalable de travaux (également surnommée « DP ») suffit.

Quelques subtilités subsistent toutefois, en fonction de la destination de la tiny house que vous auriez acquise :

  • si celle-ci est destinée à être votre résidence principale, il sera nécessaire de se tourner vers la fameuse loi ALUR, qui donne autorité aux maires d’accepter ou non l’installation de ce type d’habitation. Cette loi prévoit en effet que toute résidence principale, quand bien même celle-ci est démontable, doit être raccordée aux différents réseaux (distribution d’eau, électricité, mais aussi réseau d’assainissement). Cette règle doit être théoriquement respectée si la tiny house est installée au-delà de 3 mois sur le même terrain. De même, une déclaration préalable (à déposer en mairie) sera nécessaire ;
  • si la tiny house est en revanche utilisée comme résidence secondaire et installée sur un terrain durant une période inférieure à 3 mois, alors cet habitat sera considéré comme une caravane, soit une habitation légère de loisir. Dans ce cas, nul besoin de déclaration préalable ou de permis de construire (en fonction donc de la superficie de la tiny house). Le raccordement aux différents réseaux n’est pas non plus un prérequis dans ce cas de figure.

La construction et l’installation d’une tiny house restent cependant moins contraignantes pour une tiny house, comparativement à une maison traditionnelle, si celle-ci a une superficie de moins de 20 m2.

Une tiny house oui, mais à quel prix ?

Les prix d’une tiny house, hors terrain, sont variables, on s’en doute ! les différents critères qui vont déterminer le prix de cet habitat durable par excellence sont principalement :

  • la taille de la tiny house
  • les matériaux utilisés pour sa construction
  • son caractère unique ou non
  • les équipements apportés à la tiny house

Quoi qu’il en soit, le coût d’une tiny house reste sensiblement inférieur à celui d’un habitat traditionnel (maison ou appartement) tel qu’on l’entend. Les prix observés sur le marché des tiny houses oscillent ainsi de 25 000 à 85 000 €. À titre d’exemple, le géant suédois IKEA propose sa propre tiny house, à monter soi-même, au prix de 45 000 € environ. Ajoutez à cela 15 000 d’équipement (IKEA bien sûr), ce qui porte le coût total de cette maisonnette de 17 m2 à 60 000 €. Soit le coût moyen d’une tiny house disposant des mêmes prestations.

 

 

 

Barbara Warin